Il est parfois difficile d’amener le thème du suicide en classe. Voici une courte activité à faire avec des élèves du secondaire dans le cadre de la Semaine québécoise de prévention du suicide (tire du recueil d’activité Ados ensemble, Module 1 – Exclusion page 11 et 29)

Distribuer ce texte aux élèves et leur demander de le lire.

 Un soir, pendant ma première année de secondaire, j’ai vu un garçon de ma classe qui rentrait chez lui. Il s’appelait David et était chargé de livres. J’ai pensé qu’il était bien bête de rapporter toutes ses affaires à la maison pour la fin de semaine. Alors que je poursuivais mon chemin, j’ai vu un groupe de jeunes qui couraient vers lui. Ils ont fait tomber ses livres et l’ont poussé par terre. Ses lunettes ont volé, il a levé les yeux et j’y ai lu une terrible tristesse. Il m’a fait de la peine. J’ai couru vers lui et je lui ai donné ses lunettes. J’ai dit : « Ces garçons sont idiots. » Il m’a regardé et m’a remercié. Puis il a souri. C’était l’un de ces sourires qui montrent vraiment de la gratitude. Je l’ai aidé à ramasser ses livres et lui ai demandé où il vivait. Il se trouve qu’il habitait près de chez moi. Je n’aurais jamais passé du temps avec quelqu’un comme lui avant, mais plus je lui parlais et plus il me plaisait. Finalement, il était très sympa. Je lui ai demandé s’il voulait jouer au football avec mes amis. Il a accepté. Nous avons passé toute la fin de semaine ensemble et mes amis ont appris à l’apprécier aussi.

Au cours des quatre années suivantes, David est devenu mon meilleur ami. Il avait de bonnes notes et on lui a demandé de préparer un discours pour notre cérémonie de fin d’année. Bien qu’il ait pris confiance en lui et qu’il soit devenu populaire auprès des étudiants et des professeurs, je pouvais voir qu’il était nerveux à l’idée de prononcer un discours. Je lui ai tapoté le dos et je l’ai rassuré. « Tu verras, tout ira bien ! ». Il m’a regardé et m’a remercié en souriant. Le jour de la cérémonie, il s’est éclairci la voix et a commencé: « C’est aujourd’hui le moment de remercier ceux qui nous ont aidés pendant les dures années du lycée, nos parents, nos professeurs, nos frères et soeurs, mais surtout nos amis. Je suis ici pour vous dire que le plus beau cadeau que vous puissiez faire à quelqu’un, c’est d’être son ami. Je vais vous raconter une histoire. » Incrédule, je l’ai alors entendu décrire notre rencontre. Il avait prévu de se tuer pendant ce week-end. Il a dit à tout le monde qu’il avait vidé son casier afin d’éviter à sa mère de devoir le faire plus tard. C’était la raison pour laquelle il transportait autant de livres ! Il m’a regardé droit dans les yeux et a dit : « Heureusement, j’ai été sauvé. Mon ami m’a empêché de faire l’indicible. » J’entendais les murmures incrédules de l’assistance qui écoutait ce beau garçon bien dans sa peau raconter ce moment de total découragement. J’ai vu sa mère et son père me regarder, ils avaient le même sourire que leur fils ! Ce n’est qu’à ce moment-là que j’ai compris combien ce sourire était sincère. J’ai beaucoup appris de mon ami. Et je sais qu’il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir d’une action. Avec un petit geste, on peut changer la vie de quelqu’un. Pour le meilleur ou pour le pire.

 Retour – Qu’en pensez-vous ?

 

  • Quelle était la première impression de l’auteur sur David et comment a-t-elle changé ?
  • Pourquoi David voulait-il se suicider ?
  • Qu’est-ce qui l’a empêché de « faire l’indicible » ?
  • Que veut dire l’auteur quand il dit qu’un petit geste peut changer la vie de quelqu’un, pour le meilleur ou pour le pire ?
  •  Écrivez une histoire sur un petit geste qui a changé votre vie, ou la vie de l’un de vos proches.

Convention relative aux droits de l’enfant (Article 19) : Les enfants ont le droit d’être protégés de la violence et des mauvais traitements physiques ou psychologiques.

 

About UNICEF Québec

Responsable du programme Le monde en classe d'UNICEF Canada, bureau du Québec

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